samedi 23 juin 2012

Tendance vacances frénétiques

Gourmandise ou boulimie?
Le démocratisation des vacances pour le plus grand nombre constitue un phénomène sociologique relativement récent. L'avènement des congés payés ont permis depuis 3 ou 4 générations de goûter le plaisir des loisirs au soleil. Mais depuis quelque temps, notre manière de partir en vacances semble évoluer dans une direction étonnante. Pour simplifier, les vacances consistaient il y a peu, à enfourner le maximum de choses dans la voiture familiale et à prendre la direction de la mer et du soleil pour prendre possession d'un emplacement de camping, souvent le même depuis plusieurs années. Le reste des vacances se résumaient alors à une répétition des mêmes activités, routine idéale pour se détendre et jouir d'une villégiature temporaire durant deux ou trois semaines. Cette manière de se reposer tranquillement fut longtemps la panacée. Aujourd'hui cet art consommé du repos distillé calmement, perd peu à peu son attrait auprès du plus grand nombre. Notre manière de consommer les vacances est en train de changer pour prendre une direction opposée.


Première tendance: aller loin et vite
Aujourd'hui beaucoup de personne sont attirés par des vacances courtes, disons une dizaine de jours, exotiques de surcroît, vers un pays lointain, avec un maximum d'étapes en un minimum de temps. Nous sommes rapproché des vacances typiques des japonais capables de visiter l'Europe en dix jours pour 5 pays, voyages A/R compris. Rentabiliser au maximum notre temps libre disponible semble devenir une priorité. L'idéal devient la consommation des vacances en format concentré, par petites quantités, autant pour ne pas perdre son temps, que pour avoir la satisfaction de dire  en société  le plus souvent possible:


       je connais bien cet endroit, j'y suis allé en vacance.


La conséquence amusante de cette nouvelle tendance, c'est la difficulté, voir l'impossibilité, de se reposer réellement durant de telles vacances. Reprenons l'exemple d'un séjour de dix jours en Thaïlande avec 4 étapes différentes, dans un pays aussi grand que la France, mais tout en longueur. Le calcul est rapide: après 2 jours passés dans le trajet A/R, plus les transferts entre chaque étape, plus le temps passée à défaire et refaire sa valise entre deux check-in d'hôtel, il vous restera 5 jours à peine pour réellement profiter des merveilles et douceurs qu'offre le pays du sourire. Après un tel marathon, vous aurez besoin d'une bonne semaine de repos pour digérer cette fatigue occasionnée. Et malgré cela, ce type de séjours rencontre un grand succès. Je soupçonne les personnes ayant subit ce traitement de finir par s'auto-persuader que leurs vacances furent merveilleuses. D'ailleurs pourquoi se plaindre puisque la majorité pratique les mêmes vacances frénétiques. Difficile d'imaginer que la majorité puisse avoir tort.


Deuxième tendance Le voyage autour du monde en 80 étapes.
Jules Verne a popularisé le voyage autour du monde en 80 jours. La nouvelle tendance est de le faire aujourd'hui en 80 étapes, et sur la durée la plus longue possible. Ce tour du monde est basé sur un Crédo: allez vite et loin, en accumulant le nombre le plus grand possible de lieux différents. Et quant je parle de 80 étapes, je ne plaisante à peine. Il suffit pour s'en convaincre de lire la multitude de blogs relatant avec fierté cette profusion de lieux et de cultures différentes. Ces stakhanovistes des vacances parviennent à parcourir la planète en changeant tous les 3 jours de lieux de villégiature. Ce stakhanoviste du temps libre se lève ainsi chaque matin à l'aube, soit pour parcourir de manière militairement les alentours de l'endroit du moment, soit pour prendre un bus qui l'amènera à sa prochaine étapes après une bonne journée de trajet. Signalons que ce genre de voyage est souvent décrit comme le projet de toute une vie, comparable à une mission divine. Sur le papier cela ressemble à un rêve, mais la pratique s'avère infernale par son rythme effrénée.



Alors pourquoi fait-on cela? Notre société occidentale, riche et moderne, nous pousse constamment à optimiser notre temps de vie, tant notre temps de travail, que notre temps libre. Détail amusant: les personnes seules réalisant ce projet de tour du monde finissent souvent par se laisser aller à une certaine flânerie, alors qu'à l'inverse, les couples ou les familles à fortiori, s’enferrent dans cette frénésie, comme si cette mission de parcourir la planète devait-être exhaustive et systématique pour le bien de ses enfants et son couple. Encore une fois, on peut remarquer qu'il est bien plus facile de se tromper à plusieurs que tout seul. L'homme ou la femme seule semble plus enclin à la réflexion, en se posant cette question fondamentale: Mais à quoi cela mène-t-il?


Course à l'échalote
Comment nos vacances habituellement consacrées au repos sont-elles devenues des courses effrénées. La faute à un mode de vie qui nous fait vivre dans une sorte d'hypermarché permanent rempli de produit éphémères. Les vacances autrefois de simples moments de détente ne sont plus compatibles avec ce mode de fonctionnement basé sur une succession d'envies impulsives. Les vacances sont aujourd'hui vendues comme des paquets de lessive  dont le rapport prix/quantité doit-être le plus compétitif. On parvient même à nous convaincre qu'aller deux fois au même endroit est une perte de temps puisque qu'il y a tant de contrées à visiter. Se détendre simplement dans un lieu unique ressemble dans notre société moderne à un péché laïc.


Que reste-il de nos vacances d'antan?
Les 35h n'ont rien arrangé, car en réduisant notre pouvoir d'achat rapporté aux nombre de jours de congés disponibles, nous avons dû repenser notre manière de consommer nos vacances. Les professionnelles du secteur l'ont bien compris, en multipliant les forfaits courts pour un prix modique. Et pourtant je me souviens dans ma jeunesse de vacances formidables consistant pourtant à rester un mois chez mes cousins à explorer les mêmes lieux faute de moyens et de temps disponibles pour nos parents, ce qui nous obligeait à inventer des plaisirs sophistiqués. Aujourd'hui nos enfants se contentent souvent d'explorer de fond en comble le buffet du breakfast et la piscine d'un hôtel à l'autre bout de la planète sans même avoir le temps de s'y habituer car il faut bien rejoindre rapidement la prochaine étape. Pas vraiment le temps de se faire des amis ou d'inventer un nouveau monde.

dimanche 3 juin 2012

1984 grignote Apple

L'inventeur du Mac, celui qui nous as tant fait rêver, se transforme peu à peu en une caricature de "World Compagny". La lettre de bienvenue qu'a pu dernièrement recevoir tout nouvel employé dans cette compagnie, donne le sentiment d'une société perdant ses valeurs. Pour ceux qui ne lise pas l'anglais, je résume la philosophie de cette lettre:
Vous qui entrer ici bas, perdez tout espoir d'un repos bien mérité, car votre nouvelle vie professionnelle l'exige et le mérite. 
A noter que la mise en page impeccable rendant hommage à la charte épurée de la célèbre société à la pomme, ne parvient pas à gommer l'esprit glacial du texte.

Mais pourquoi une telle lettre? Voici mon hypothèse: cette lettre qui ressemble à un bizutage, serait en fait une missive destinée aux employés de Foxconn pour leur expliquer qu'ils devront à nouveau doubler les cadences le mois prochain. Suite à une erreur de la secrétaire du nouveau PDG, la lettre aurait malencontreusement été envoyée aux nouveaux employés américains. La secrétaire suite a son erreur aurait été immédiatement priée de quitter son emploi....pour prendre d'importante fonction au sein de la direction RH.

Le roman "1984" d'Orwell semble devenir une source d'inspiration pour Apple.
Vivement le WE.

mercredi 9 mai 2012

L'usine à temps

Dans le monde frénétique d'aujourd’hui, nous aimons compter les minutes, les heures, les jours de notre vie. Cette activité répétitive peut devenir une source importante de stress. Le temps qu'il faut voir passer pour revenir chez nous peut alors devenir une pénitence languissante, et transformer nos trop longues journées de travail en éternelles cascades de minute.

Mais pourquoi se faire tant de mal, alors qu'il existe des manières pour contourner le stress du temps qui passe trop lentement. Voici quelques solutions:
-oublier sa montre le matin au moment de partir.
-ne pas oublier d'oublier également son téléphone (dont la fonction secondaire principale est de donner l'heure comme chacun sait).
-instaurer sa propre heure d'hiver ou d'été deux fois par jour.
-faire croire que vous êtes un autiste incapable d'appréhender toute notion temporelle

Une méthode plus radicale existe : réinventer une toute nouvelle mesure du temps. Je vous propose pour cela un système basé sur une heure de 100 minutes, avec un affichage en base 7 (à l'aide de chiffres de 0 à 6). Avec un peu de programmation Excel ou Php, vous ne devriez pas perdre plus d'un jour ou deux pour mettre en place ce nouveau système de décompte du temps qui passe. Ensuite, pensez à investir dans un grand panneau d'affichage. Premièrement, vous n'aurez aucun mal à perdre pas mal de temps (c'est toujours ça de gagner). Deuxièmement, vous perdrez toute notion du temps, ce qui vous permettra de ne plus vous soucier de l'heure qu'il est.

Rappelez-vous le passage à l'euro avec feu notre franc. Au début, tout vous semblait cher. 500 francs sur une étiquette paraissait une somme formidable. Et depuis l'euro, 99€ semble tellement plus abordable, moins stressant, voir surréaliste. Faite donc la même chose, réinventez votre système temps, et entrez dans une autre dimension.
PS: 16h31 donnerait avec ce système 12h160

mardi 10 avril 2012

Le comble du pessismisme

Il existe parmi nous une catégorie de personne foncièrement pessimiste, incapable de positiver. Pour eux, la vie n'est qu'une succession de problèmes sans solution, de semaines interminables, de travaux irréalisables, et de situations dramatiques. Comment savoir si vous êtes un optimiste. Voici un petit test:


L'optimiste extraverti sera celui qui dit dès lundi matin: "c'est bientôt le WE".
A l'inverse, le pessimiste patenté est celui dira dès vendredi soir:
"Et dire que le WE est déjà bientôt terminé".

Parvenu à ce stade, le pessimisme devient désespoir tragico-comique.

jeudi 5 avril 2012

C'est bientôt le WE

C'est la phrase fétiche que je prononce à l'intention de mes collègues quand je reprends le travail chaque lundi matin. Mes collègues bien qu'étonnés au début, ont fini par trouver la chose amusante. Et pourtant, même si cela ressemble à une plaisanterie, cette affirmation traduit une réalité, car comme chacun sait, lundi n'est qu'à cinq jours du prochain WE, ce qui somme toute représente bien peu de chose à l'échelle d'une vie.

Savoir positiver est l'un des secrets d'une vie heureuse. Le verre à moitié vide pour les pessimistes peut devenir à moitié rempli pour ceux sachant remarquer autour d'eux les éléments favorables au bien-être. Alors si vous aussi vous désirez passer un moment plus agréable chaque lundi matin au moment de vous installer à votre bureau, prenez l'habitude de dire ou de penser (pour les plus timides): "c'est bientôt le WE". Et une fois assimilée cette maxime, je ne vous dis pas le plaisir que vous aurez à venir travailler le mardi.